10 juin 2009
Gauthier/Crozat : L’unité
syndicale dans les mobilisations actuelles est historique. Comment la caractériser?
Dumas : L’unité d’action syndicale aujourd’hui revêt
un caractère tout à fait exceptionnel sous plusieurs aspects. La totalité des
syndicats est engagée dans l’intersyndicale.
Le
contenu des propositions avancées en commun vise à promouvoir des solutions
pour surmonter la crise. Il vise à la fois le pouvoir d’achat et l’emploi, les
politiques publiques, la régulation des marchés financiers internationaux. C’est
sans précédent. Une intersyndicale de ce niveau a bien été créée pour obtenir
après 4 mois de luttes le retrait du Contrat première embauche. Ce succès
explique, pour une part, que nous ayons pu reconstituer une intersyndicale de
salariés. Mais, en 2006, nous exigions le retrait d’un projet de loi ou d’une
loi. Aujourd’hui, nous sommes sur des propositions alternatives à la crise. Une
autre référence historique peut être trouvée dans l’accord national d’unité d’action,
en 1966, entre la CGT et la CFDT. Mais seules deux confédérations syndicales en
étaient parties prenantes.
L’importance
de la crise mais aussi un certain nombre d’aspects qui ont précédé la crise et
qui concernent le mouvement syndical lui-même expliquent cette démarche
commune. Depuis plusieurs années tous les syndicats se rendent compte que, s’ils
veulent peser sur la situation et être entendus par les salariés, ils ont intérêt
à agir avec d’autres.
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