dimanche 11 décembre 2011

Crise et mouvement social en France

Retour sur un entretien avec Maryse Dumas, dirigeante nationale de la CGT
10 juin 2009



Gauthier/Crozat : L’unité syndicale dans les mobilisations actuelles est historique. Comment la caractériser?

Dumas : L’unité d’action syndicale aujourd’hui revêt un caractère tout à fait exceptionnel sous plusieurs aspects. La totalité des syndicats est engagée dans l’intersyndicale.
Le contenu des propositions avancées en commun vise à promouvoir des solutions pour surmonter la crise. Il vise à la fois le pouvoir d’achat et l’emploi, les politiques publiques, la régulation des marchés financiers internationaux. C’est sans précédent. Une intersyndicale de ce niveau a bien été créée pour obtenir après 4 mois de luttes le retrait du Contrat première embauche. Ce succès explique, pour une part, que nous ayons pu reconstituer une intersyndicale de salariés. Mais, en 2006, nous exigions le retrait d’un projet de loi ou d’une loi. Aujourd’hui, nous sommes sur des propositions alternatives à la crise. Une autre référence historique peut être trouvée dans l’accord national d’unité d’action, en 1966, entre la CGT et la CFDT. Mais seules deux confédérations syndicales en étaient parties prenantes.
L’importance de la crise mais aussi un certain nombre d’aspects qui ont précédé la crise et qui concernent le mouvement syndical lui-même expliquent cette démarche commune. Depuis plusieurs années tous les syndicats se rendent compte que, s’ils veulent peser sur la situation et être entendus par les salariés, ils ont intérêt à agir avec d’autres.
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